Expédition Franklin :
Sur le célèbre Passage du Nord-Ouest :

Sir John Franklin :
Passage du Nord-Ouest :
Sir John Franklin (1786–1847) était un officier de marine, explorateur et gouverneur britannique, célèbre pour ses expéditions dans l’Arctique. Né à Spilsby, en Angleterre, il entre dans la Royal Navy à 14 ans et participe aux batailles de Trafalgar et de la Nouvelle-Orléans.
Il se distingue ensuite dans les explorations de l’Arctique canadien. Entre 1819 et 1822, il dirige une première expédition terrestre difficile, où plusieurs hommes meurent de faim. Malgré les pertes, il revient avec des cartes précieuses des côtes nord du Canada.
Franklin est nommé gouverneur de la Tasmanie (1837–1843), où son autorité est contestée. En 1845, à 59 ans, il commande une nouvelle mission pour découvrir le Passage du Nord-Ouest à bord du HMS Erebus et du HMS Terror.
L’expédition est piégée par les glaces dans l’Arctique. Les 129 membres disparaissent. Pendant des décennies, leur sort reste un mystère. Des fouilles révèlent plus tard famine, maladie et actes de cannibalisme.
Franklin devient une figure légendaire de l’exploration polaire. Ses navires sont retrouvés en 2014 et 2016. Il symbolise aujourd’hui la ténacité, mais aussi les limites de l’ambition humaine face à la nature.
Passage du Nord-Ouest :
Le Passage du Nord-Ouest est une route maritime reliant l’Atlantique au Pacifique par le nord du Canada, à travers les glaces arctiques. Depuis le XVe siècle, les Européens ont cherché ce passage pour atteindre plus rapidement l’Asie sans contourner l’Afrique ou l’Amérique du Sud. Des explorateurs comme Martin Frobisher, Henry Hudson et James Cook ont tenté, sans succès, de le franchir.
En 1845, Sir John Franklin entreprend une expédition majeure avec deux navires, mais elle se solde par un désastre : aucun des 129 hommes ne survit. L’expédition Franklin marque l’histoire par sa tragédie et par les nombreuses missions de recherche qui suivront.
C’est le Norvégien Roald Amundsen qui réalise la première traversée complète du passage en 1906, après trois années de navigation. Cependant, la route reste longtemps impraticable à cause des glaces persistantes.
Au XXIe siècle, le réchauffement climatique fait fondre une partie de la glace, rendant la voie navigable certains étés. Cette situation attire l’intérêt commercial, militaire et politique.
Le Canada revendique le passage comme eaux intérieures, tandis que d’autres nations le considèrent comme voie internationale. Malgré l’attrait économique, les conditions restent dangereuses et l’impact écologique est préoccupant.
Le Passage du Nord-Ouest incarne à la fois un vieux rêve d’explorateur, un enjeu stratégique moderne et une alerte environnementale.
Notre expédition :
Cette expédition nous conduira sur les traces de Franklin et de son équipage, partis il y a plus de 180 ans à l’aventure dans ces contrées glacées. Depuis la communauté inuit de Resolute Bay, nous évoluerons principalement sur la banquise, traversant ou longeant plusieurs détroits pour atteindre l’île du Roi Guillaume, puis la communauté de Gjoa Haven, située à environ 750 kilomètres plus au sud.
Ce voyage, riche en histoire et en émotions, nous mènera à travers des lieux chargés de mémoire, là où le capitaine Franklin et ses 128 hommes ont disparu lors de leur tentative de découvrir le passage du Nord-Ouest. Nous franchirons notamment le détroit de Barrow, connu pour l’instabilité de sa banquise et pour être une zone de migration des ours polaires, avant de nous engager dans Peel Sound puis dans le détroit de Franklin, qui débouche au nord de l’île du Roi Guillaume.
En ski-pulka et sans assistance — c’est-à-dire en autonomie totale, sans transport motorisé, uniquement à la force de propulsion humaine — nous parcourrons plus de 750 kilomètres sur la banquise, affrontant des conditions extrêmes pendant 40 à 45 jours. Si d’autres ont déjà suivi tout ou partie de cet itinéraire, notre approche se distingue par un engagement total à la progression humaine sur l’ensemble du parcours.
Le réchauffement climatique et la fonte de la glace de mer ne permettront peut-être plus à l’avenir de le parcourir avec des moyens terrestres (ski, vélo, etc). Cette fonte laissera place à une voie facilement navigable qui permettra aux industriels maritimes d’emprunter ce passage beaucoup plus court avec aisance et d’augmenter leurs profits… Ce qui pourrait les conforter dans leur inaction face au réchauffement climatique?
Plus qu’un exploit physique, cette expédition est un véritable travail de mémoire. C’est aussi une manière de traverser avec respect un territoire habité depuis des millénaires, marqué à la fois par les drames de l’exploration européenne et par la force silencieuse des peuples inuits.
L'équipe :
Pour tenter cette aventure, nous serons trois : Aurian, Gaël et Nicolas.
Nous avons mené ensemble une première expédition au Svalbard, en avril 2025, jusqu’à Pyramiden. Cette expérience nous a permis d’apprendre à nous connaître sur le terrain. Chacun a sa propre manière de fonctionner en expédition, et cette premiere aventure nous a permis d’harmoniser nos différences et de trouver notre rythme collectif.
Les nombreux imprévus rencontrés en cours de route ont renforcé notre cohésion et nous ont soudés en une équipe efficace, adaptable et réactive.
Nous avons donc décidé de repartir ensemble pour une expédition encore plus engagée, repoussant davantage nos limites et notre capacité à évoluer en autonomie dans l’un des environnements les plus hostiles de la planète.
Aurian Merlin Cerise
Gaël Loicq
Nicolas Sanchez



Explorateur polaire confirmé, chef d’expédition au Groenland, au Svalbard, en Laponie et au Finnmark.
Auteur de deux livres, photographe polaire, réalisateur du film 80 Degrees North, passionné par l’aventure et la nature.
Gaël Loicq

Maraîcher et formateur en agriculture urbaine, il a vécu plusieurs années à Rankin Inlet (Nunavut).
17 ans d’expéditions polaires. Son regard engagé sur le territoire et la survie donne une force singulière à cette aventure.
Nicolas Sanchez

Ancien militaire, guide polaire depuis 8 ans, futur formateur au centre de formation Polarctika.
Spécialiste des milieux extrêmes. Il assure la sécurité, l’encadrement technique et la stratégie d’itinéraire.